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Le Chat de Phoebe




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Le blog des Bundy en Guyane

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17 août 2007 5 17 /08 /août /2007 01:39
lanuitdevalognes.jpg

Le livre :

Par une nuit d'orage, Don Juan se trouve convoqué par la Duchesse de Vaubricourt. Il y retrouve quatre femmes qu'il a séduit auparavant, quatre femmes qui ont connu chacune des destins différents sans jamais oublier leur "aventure" avec Don Juan. Don Juan les a toutes séduites de la même manière. Sa punition, à l'issue du procès qu'elles vont tenir contre lui, sera d'épouser Angélique, sa dernière conquête, de lui rester fidèle, de la rendre heureuse et de lui faire des enfants. Il y consent, sans discuter, soumis, résolu. C'est alors qu'il va rencontrer le frère d'Angélique.

Ce que j'en ai pensé :

En première année de fac, on devait étudier, en littérature comparée, puisque telle était la spécialisation de mes lettres modernes, le mythe de Don Juan. Comme je le découvris par la suite, c'était un leurre, tout comme l'amour de Don Juan pour les femmes. Un leurre, puisque nous n'allions en lire aucun ...
Ceci ne m'a pas empêché de lire de moi-même (et oui, j'ai un cerveau donc je m'en sers) les dites oeuvres au programme et de découvrir un peu plus le fameux mythe de Don Juan.

Schmitt a, ici, réécrit le mythe de Don Juan. L'idée de sa pièce est intéressante, mais comme toujours, cela mériterait d'être fouillée. Heureusement, dans la collection "Magnard", il y a une interview de l'auteur qui éclaire un peu plus et son intention et sa véritable vision des choses.

Il était interessant de convier des femmes qu'il a toute séduite de la même façon, ou presque. Don Juan est un fin psycholoque, ou un bon observateur. Mais Don Juan cherche quelque chose qu'il ignore. Il nie ce qu'il cherche, l'avouer serait une faiblesse. Il est comme tous les hommes finalement, il cherche la femme qui saura le retenir, dont il tombera amoureux. Seulement Don Juan préfère se cacher dans le jeu de la séduction. Il choisit la quantité plutôt que la qualité. Il repère, séduit, consomme et s'en va. Il promet n'importe quoi du moment que le but est atteint. Le but à atteindre étant bien sûr de consommer.

Là où le texte de Schmitt devient ambigü, c'est que si je n'avais pas lu l'interview de Schmitt, j'aurais continué de penser qu'il avait fait de Don Juan un homosexuel qui s'ignore. Et non ... en fait, Schmitt a voulu montrer l'amour en la personne du frère d'Angélique. Celui-ci aime Don Juan. Don Juan éprouve des sentiments pour lui qu'il va nommer "complicité". L'un est homosexuel, l'autre non. Pourtant, et cela bien sûr n'est que mon opinion, je pense que l'amour, hors de toutes préférences sexuelles, n'a pas de sexe. Pourquoi Don Juan ne pourrait pas être un homosexuel qui s'ignore. La façon dont Schmitt dépeint l'attitude de Don Juan m'a semblée être plus que de l'amitié. Son attitude me semblait être celle d'un amoureux qui se languit dans l'attente.

Il faut aussi voir dans ce livre sa complicité avec son valet Sganarelle, celui qui tient le carnet secret des "aventures" de Don Juan, celui qui part ce carnet a des preuves concrêtes de ce qu'il dit. Comme Sganarelle le dit à Don Juan, il est sa conscience, un peu son garde fou. Je n'ai pas l'impression que Sganarelle juge son maître. Ne pas juger quelqu'un ne signifie pas ne pas avoir d'opinion, c'est accepter les tourments qui mènent les autres à prendre des décisions, à avoir des idées différentes des notres.

Je regrette que sa réécriture du Don Juan n'ait pas été plus fouillée (décidément je lui fais toujours le même reproche à Schmitt) ... ne serait-ce que pour une chose, lever l'ambiguïté qu'il existe sur le fait que Don Juan pourrait être un homosexuel qui s'ignore. Je cite Schmitt "Don Juan est plus un homme de désir qu'un homme de plaisir. Il court après les femmes plus qu'il n'en jouit. Ce n'est pas un voluptueux mais un séducteur ; je doute qu'il soit sensuel, grisé, ivre, satisfait lors de la relation sexuelle ; chaque expérience le laisse sur sa faim puisqu'il éprouve le besoin de changer immédiatement de femme. [...] présenter l'amour à Don Juan en la personne d'un homme, c'est-à-dire d'un être qu'il ne désire pas. Car je ne fais pas de Don Juan un homosexuel qui se serait ignoré ; dans ma pièce, il demeure hétérosexuel, attiré d'ordinaire par le sexe féminin, ce qui rend encore plus troublant et déroutant ce qui lui arrive : tomber amoureux d'un homme ! Du coup, il n'est pas capable de s'en rendre compte.". Et j'en viens de plus en plus à me demander si Schmitt ne fait pas volontairement ce travail superficiel, afin de rester politiquement correcte vis-à-vis de son public. Comme c'est dommage, parce que finalement, Don Juan, un homosexuel qui s'ignore aurait été une réponse possible, et n'aurait en rien cassé le mythe ...


Citations :

- "
Madame Cassin : Il ne m'a été donné aucune explication. J'ai reçu un billet de la Duchesse me demandant d'être ici ce soir, c'est tout.
La Comtesse : Naturellement, aux gens de ce monde on ne doit pas d'explication : il suffit de les siffler.
Mademoiselle de la Tringle : Je vous trouve bien agrippée à vos privilèges, Comtesse ...
La comtesse : Je suis née. Je n'ai pas besoin de transpirer pour justifier mon existence. Me suis-je jamais piquée de travailler ?
Mademoiselle de la Tringle :
Non, fort heureusement, car si l'on vous payait pour ce que vous faites, vous porteriez un bien vilain nom."

-
Don Juan : Je suis entré par le cimetière. La lune montrait sa face noire. Un silence de chien qui hurle à la mort. Lorsque j'ai poussé la grille de fer, les chouettes ont lancé le signal de l'intrus, les rats ont couru se cacher sous les tombes, les vers luisants se sont mis en veilleuse, je crois que je les avais un peu dérangés. J'étais épié par mille regards dans l'ombre, c'est si vivant, un cimetière. (Un court temps). Etrange de penser que dans le sol, le sol que nous foulons, il y a de la poussière humaine, d'anciens coeurs qui ont battu, que ce qui a été chair, sang, ventre, sperme est redevenu terre. Etrange voyage. A faire douter de la mort. Ou de la vie.

-
Don Juan : Pourquoi voudriez-vous que le loup change quand les agneaux restent les mêmes ?

-
La Comtesse : Vous servez scrupuleusement à chacune d'entre nous ce qu'elle ne veut pas entendre, car vous savez que la haine est un ciment plus fort que l'amour.

-
Don Juan : Je ne sais pas ce que je hais le plus du sommeil ou de la veille ... Le sommeil parce que je m'y absente ... ou la veille parce que je m'y rencontre ... Se retrouver perpétuellement en compagnie de soi, avec les mêmes désirs, les mêmes limites, mais sans cesse de se demander qui l'on est ... Car on ne se quitte pas même si l'on s'ignore ...

-
La Petite (Angelique) : Oh, je vous vois venir avec votre gros orgueil d'homme. "Les femmes sont faibles". Erreur, Don Juan, la faiblesse est justement la plus puissante de leurs ressources. C'est une arme invisible qu'aucun homme ne suspecte. Vous êtes tellement grossiers.

-
La Duchesse à Sganarelle : Vos élucubrations sont trop intelligentes pour n'être pas totalement fausses.

-
Don Juan : Dites-moi, Duchesse, comment cela s'appelle-t-il lorsqu'on s'apprête à sortir, plonger dans l'inconnu, aller à la rencontre des autres ?
La Duchesse : La naissance.
Don Juan : Et comment cela s'appelle-t-il lorsque, au même moment, on a peur d'être broyé par la lumière, trahi par toutes les mains, ballotté par les souffles du monde, et que l'on tremble à l'idée juste d'être une simple et haletante poussière, perdue dans l'univers ?
La Duchesse :
Le courage.


-
Le Jeune Homme : Ai-je des comptes à vous rendre, Don Juan ?
Don Juan : Je le croyais ... Fiammetta, une fille de caniveau qui ne vous plaisait même pas ?
Le Jeune Homme (cinglant) : Sans doute obtenais-je d'elle quelque chose que vous ne pouviez me donner, cher ami ? Auriez-vous poussé l'amitié jusqu'à partager mon lit ? Donc, vive Fiammetta ! En garde !
Don Juan : Je ne me battrai pas.
Le Jeune Homme : Vous vous battrez sinon je vous embroche.
Don Juan : Je ne vous crois pas.
Le Jeune Homme : Je suis à jeun, méfiez-vous.
Don Juan : Effectivement., ça m'inquiète. C'est la première fois que j'ai peur de la mort. Oh non, pas de la mienne, mais de la vôtre. Cette vie qui ne tient qu'à un fil, le fil de mon épée ... Je ne me battrai pas.
Le Jeune Homme : Restez en garde !
Don Juan : Soit. (Un temps). Ne vous faites pas plus méchant que vous n'êtes.
Le Jeune Homme : Je vous hais, Don Juan !
Don Juan : Je ne vous crois toujours pas, Chevalier, je ne vois pas de haine dans vos yeux, c'est de la tristesse ; et puis, là, maintenant, comme un espoir, oui, un espoir, je vois ... Chevalier ...

Subitement, le Chevalier se jette en avant, s'enfonçant volontairement sur l'épée de Don Juan qui n'a pas le temps de réagir. Le Chevalier tombe à terre, blessé à mort.

Don Juan (bouleversé) : Je ... je ... Je n'ai rien fait ... Je ...
Le Jeune Homme (parlant difficilement) : Je sais. J'aurais bien bu pour avoir un peu de courage, mais j'avais peur de me rater. J'espère que j'en ai fait assez pour mourir.
Don Juan (à genoux, lui soutenant la tête) : Pourquoi mourir ?
Le Jeune Homme : Il faut abattre les chiens galeux.
Don Juan : Vous n'êtes point galeux.
Le Jeune Homme : J'allais le devenir. Je vous ai déjà fait du mal ces derniers jours, mais je pouvais vous en faire davantage.
Don Juan : Vous ne me haïssez pas ...
[...]
Don Juan : Mais j'étais prêt à vous rendre votre affection.
Le Jeune Homme : Mon affection peut-être, mais mon amour ?
Don Juan : Chevalier !
Le Jeune Homme : Ne répondez pas, Don Juan, vous ne diriez que des bêtises. (Un temps) Vous savez ... Fiammetta ... Je ne l'ai jamais touchée ... je la payais pour qu'elle fasse croire à nos débauches ... je voulais donner le change. (Un temps) Vous appréciez le sexe et le destion vous envoie l'amour sous une forme que vous ne pouvez désirer. Puni ! ... Moi j'étais fait pour aimer, mais pas là où il fallait, ni comme il fallait. Puni aussi. Mais pour quoi ? Pour quelles fautes ? Est-ce Dieu ou les hommes qui sont mauvais ? (subitement fiévreux) Pourtant Dieu exist, Don Juan, Dieu existe. Car ce que j'ai senti pour vous, c'est cela, Dieu.
Don Juan : Alors si Dieu est là, en vous, en moi, dans votre coeur et dans le mien, pourquoi mourir ? Ce carnage ...
Le Jeune Homme (s'affaiblissant) : Pour ne pas vivre à vos côtés sans pouvoir ... (il va pour le toucher puis retient son geste) Et puis mourir pour vous le dire, et que vous me le disiez. Car vous me le dites aussi, Don Juan, vous me le dîtes bien ?
Don Juan : Je vous le dis.

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commentaires

N
bonjour!!je sui en classe de 1ere et j'ai un devoir a préparer pour demin:relever deux citations ds La nuit de Valognes et les expliquer...je trouve plein de citations mais pour les expliquer bonjour la galère.....je ne sais pas dans quel sens aller.Quelqu'un peut-il m'aider???
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S
oui, j'aurais pu t'aider, mais tu n'as pas mis ton adresse mail ... et ils t'ont déjà donné du travail pour demain :| eh be
S
Je ne connaissais que le titre évidemment, à mettre sur la liste hé, hé. Bises cat
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S
une petite lecture rapide ;)bisous
S
Hello Cat!Merci pour cet article... dire que je n'ai rien lu de EE Schmitt...SysT
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S
et bien je pourrais te conseiller ;)à lire en priorité monsieur ibrahim et les fleurs du coran, pour moi, c'est son meilleur !bisous
B
Etant faciné par le mythe de Don Juan voila un livre qui devrait m'interesser .L'approche du personnage a l'air interessante .Bisous Cat
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S
oui l'idée est bonne, mais comme trop souvent chez Schmitt, il ne va pas au bout de son idée, et c'est bien dommage ... une fois encore ...bisous
M
gros bisous et bon we ma catounette padawan!!:0010::0051:
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S
merchi Michkadimanche parisien pour moi, je vais me culturer :Dbisous