Hier, c'était ma journée avec Véro. Rendez-vous à Paris, c'est ce que lui dit sa grand-mère, à Anastacia, lors du grand bal à Saint Pétersbourg.
Après une petite balade dans le IX° et un bon tit déjeuner Au rendez vous des artistes, à côté de la Cigale, nous avons traversé Pigalle jusqu'à la place Clichy, pour prendre le métro jusqu'à la rue de Varenne, direction, le Musée Rodin.
Comme à chacune de nos sorties, les dieux du temps étaient avec nous. Pas une goutte de pluie.
La journée s'est achevée devant un bon thé, assises sous le soleil, dans les jardins de l'hôtel Biron.
Le Musée Rodin.
79 rue de Varenne.
75007 Paris.
www.musee-rodin.fr
On accède à l'hotel Biron par la rue de Varenne. Accès au jardin de devant, où l'on peut apercevoir sur la droite, Le Penseur et sur la gauche La Porte des Enfers. Face à un mur transparent donnant sur la rue, se trouve Les Bourgeois de Calais.
L'Hotel Biron est un magnifique Hotel particulier. Une fois dans le Hall, on accède à la salle de l'homme qui marche. Certaines oeuvres ne me touchent pas alors que d'autres, comme La Cathédrale ou Le Secret attirent mon oeil.
Très vite, nous faisons face au fameux Baiser qui représente Paolo et Francesca, les Héros de Dante. Je l'imaginais plus petit, ce marbre, mais vraiment plus petit. C'est une masse presque trop grande, je trouve. Je ne peux m'empêcher de tourner autour, de regarder, de chercher les détails. Paolo est si massif, si puissant. Des mollets, des cuisses épais. C'est assez déroutant. Et posée là, Francesca, si sensuel. J'ai frôlé le marbre en montrant à Véro comment Rodin avait dessiné les traits des cheveux de cette femme. C'est une oeuvre assez émouvante, dans le contraste des deux personnages.
On peut également admirer L'éternel Printemps, un petit bronze. Une reproduction à gauche du baiser, et l'original à droite. Je l'ai pris en photo. La cambrure de la jeune femme qui se laisse aller au seul soutien de son amant, le bras étendu de ce dernier comme accroché. De la douceur, de la sensualité, et peut-être même la sensation de voler un moment particulièrement intime à ces deux amants.
Les oeuvres exposées sont particulièrement diverses. Des bustes des femmes qu'ils connaissaient, les marbres volupteux, le travail de la céramique, les dessins, les huiles. Et puis sa collection personnelle, enrichie d'oeuvres égyptiennes, d'art antique. Au milieu de cette collection se trouve Iris, la messagère de dieu. Je me dis que c'est vraiment étrange que cet homme qui a pu créer, façonner des choses aussi belles et aussi sensuelles que les marbres autour de Francesca et Paolo, ait pu faire des oeuvres reconnues comme magnifiques, alors que moi, je les trouve grossière dans les traits.
A l'étage supérieur, on peut admirer la magnifique Danaïde, protéger pas un verre.
La sensualité faite femme. Je la voyais plus grande.
La Main de Dieu, ou l'origine de la création. La main qui tient une pierre d'où semble surgir un couple, Adam et Eve, un couple enlacé.
Plusieurs choses m'ont frappée dans les oeuvres exposées. D'abord la disproportion de certaines parties du corps, notamment les pieds, souvent très grands ou encore la longueur des bras. Je pense en particulier Aux trois sirènes, dont le bras de celle de gauche semble comme étiré à l'infini, aboutissant à une main longiligne pratiquement interminable.
Ensuite, à la cambrure particulière des sujets présentés, les contorsions des cous. L'un pour s'offrir sans retenu, l'autre pour se rapprocher et créer une intimité. Et puis, ce bras qui semble se rabattre dans un soucis de protection absolue.
Je pense aussi à la récurrente des trois. Les trois ombres, les trois sirènes, les trois faunesses, mais aussi la main de dieu, ils sont trois, la main et Adam et Eve. je pense aussi à ce marbre où l'homme assis embrasse une jeune femme et le couple est recouverte par une deuxième femme.
Comme si dans une histoire, il y avait forcément trois personnages.
Comme l'a fait remarquer Véro, les oeuvres sont comme surgit de la masse. J'ai alors pensé qu'il y avait là comme une métaphore. Le beau surgit de la masse informe, comme le génie de la pensée. La métaphore de la création en somme.
Bien sûr, je ne peux pas tout dire, je n'ai pas tout vu, tout regarder, tout voulu voir non plus. J'ai regretté que la Salle Camille Claudel soit fermée, j'ai regretté de ne pas avoir vu L'éternelle idole.
Mais, je n'ai pas regretté d'être venue ... et j'y retournerai ... c'est sûre.