La Première Partie - La Deuxième Partie
Troisième partie
- Tout ce qui est droit ment, murmura le nain avec mépris. Toute vérité est courbée, le temps lui-même est un cercle.
- J'ai trouvé plus d'un homme malin qui voilait son visage et qui troublait ses profondeurs, afin que personne ne puisse regarder au travers et voir jusqu'au fond.
Mais c'est justement chez lui que venaient les gens rusés et méfiants, amateurs de difficultés : on lui pêchait ses poissons les plus cachés !
Cependant, ceux qui restent clairs, et braves, et transparents - sont ceux que leur silence trahit le moins : ils sont si profonds que l'eau la plus clair ne révèle pas ce qu'il y a au fond.
- Celui cependant qui veut devenir léger comme un oiseau doit s'aimer soi-même : - c'est ainsi que j'enseigne, MOI.
- Celui qui ne peut pas se commander à soi-même doit obéïr. Et il y en a qui savent se commander, mais il s'en faut encore de beaucoup qu'ils sachent aussi s'obéïr !
- Il faut plus de courage pour faire une fin, qu'un vers nouveau : c'est ce que savent tous les médecins et tous les poètes.
Quatrième partie
- Deviens ce que tu es !
- Seul celui qui agit apprend !
- En regardant un désespéré, chacun reprend courage. Pour consoler un désespéré - chacun se croit assez fort.
- Ne soyez pas vertueux au-delà de vos forces ! Et n'exigez de vous-mêmes rien qui soit invraisemblance.
- Plus une chose est élevée dans son genre, plus est rare sa réussite.
- Faut-il donc tout de suite maudire, quand on n'aime pas ? Cela - me paraît de mauvais goût. Mais c'est ce qu'il fit, cet intolérant. Il était issu de la populace.
Et lui-même n'aimait pas assez : autrement il aurait été moins courroucé qu'on ne l'aimât pas. Tout grand amour ne veut pas l'amour : il veut davantage.
Ecartez-vous du chemin de tous ces intolérants ! C'est là une espèce pauvre et malade, une espèce populacière : elle jette un regard malin sur cette vie, elle a le mauvais oeil pour cette terre.
Ecartez-vous du chemin de tous ces intolérants ! Ils ont les pieds lourds et les coeurs pesants : ils ne savent pas danser. Comment pour de telles gens la terre pourrait-elle être légère !
- Toutes les bonnes choses s'approchent de leur but d'une façon tortueuse. Comme les chats elles font le gros dos, elles ronronnent intérieurement de leur bonheur prochain, - toutes les bonnes choses rient.