"Un artiste ne peut épuiser l'infini ; il doit choisir, accepter ses limites."
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Le livre :
Un jeune garçon du nom de Pierre braconne dans les forêts de Montbart, le domaine du très célèbre scientifique Buffon. Nous sommes en 1750, ce dernier étudie le singe, le Jocko, celui qui ressemble le plus à l'homme.
Pierre se trouve nez à nez avec le singe qu'il décide d'appeler Ficelle. Alors qu'il prend l'animal sous son aile, il se doit de le rendre à Buffon. Ce dernier lui demande de travailler pour lui afin de s'occuper, non seulement de Ficelle, mais aussi de toute la ménagerie qu'il possède.
Ficelle meurt. Buffon décide que l'existence de cet animal n'aura pas été vain. Il choisit donc de présenter à la cour, sous la protection de Madame de Pompadour, ses études concernant l'homme et le singe.
Seulement Buffon a de nombreux ennemis, que ce soit dans le rang de Encyclopédistes, que dans celui des hommes d'église. Le squelette de Ficelle est volé. Pierre fait tout pour le retrouver et savoir qui est l'auteur de ce vol.
Ce que j'en ai pensé :
Je pense qu'il est bon de retourner vers des choses simples. Pour moi, c'est de sortir des grands auteurs, sortir des grands livres, et retourner vers la littérature pour la jeunesse. Je n'hésite donc pas à me diriger vers le rayon jeunesse de ma librairie, voir, regarder ce que je pourrais trouver. J'avoue que je suis un peu soulée par tous ces romans qui sont dans la lignée des Potter. Ce n'est pas pour moi ...
J'aime beaucoup les romans dit "historiques" destinées au 12 ans et + ... leur donner un autre regard sur l'histoire et la littérature.
Bref, ce livre est basé sur des faits réels. Buffon a vraiment existé, le squelette ect. aussi.
Je trouve que ces deux auteurs que sont Bazire et Talamon ont réussi leur roman. Il faut savoir que c'est le premier d'une série dont le héros est Pierre.
J'ai noté quelques phrases très juste sur l'humain, l'espèce humaine. Car je pense que l'essentiel de ce livre n'est ni dans l'enquête de Pierre qui veut savoir qui a dérobé le squelette, ni dans l'histoire en elle-même, mais dans le rapport humain, et dans le rapport de l'homme à l'animal.
Bien sûr, on voit se greffer à l'histoire, les rapports houleux liés aux découvertes, l'importance d'avoir ses entrées à la cour et d'être soutenu par des personnages influents auprès du roi.
Mais l'essentiel de ce livre, à mon sens, est que Buffon veut montrer qu'il n'existe qu'une seule espèce d'humain, que peu importe la couleur, la religion, etc. il n'existe qu'une sorte d'humain, une seule race humaine. UNE SEULE !
Citations :
- [...] ce qui le troublait, lui, le fils Coudray, c'était la volonté de acharnée de son maître de comprendre les choses de la Création. Car les sermons du curé, Pierre s'en souvenait : si Adam et Eve avaient été chassés du paradis pour avoir osé toucher à l'arbre de la connaissance, ne risquait-il pas, lui, d'accompagner son maître en enfer ? Il secoua la tête, comme pour éloigner ces troublantes pensées, et sortit une pomme de sa poche.
- Son cerveau, est-il de la même forme et de la même proportion que celui de l'homme ? Encore oui. Mais pour autant, le jocko parle-t-il ? Non ! Car il ne suffit pas d'avoir un cerveau et une langue pour parler ! Il faut quelque chose de plus ! Et c'est ce quelque chose qui fait de l'homme l'espèce dominante et centrale du monde animal !
- Sache Pierre, qu'il n'y a qu'une seule espèce humaine, et que, contrairement à ce que beaucoup croient, il n'existe pas d'espèce intermédiaire entre l'homme et le singe. Les êtres vivants qui peuplent la Terre ne se situent pas sur un escalier dont l'homme blanc occuperait la plus haute marche, au-dessus des peuples de couleur. Il faut que tu comprennes que tous les hommes sont au même niveau, et que s'ils diffèrent les uns des autres, c'est parce que les climats ou leur alimentation varient.
- "A beau mentir qui vient de loin", souviens toi de ce proverbe ! Les voyageurs racontent toujours plus que ce qu'ils ont vu et sont toujours prêts à se vanter de choses qu'ils n'ont pas faites !
- La confiance est un lien fragile entre deux êtres, Pierre, il ne convient pas de la traiter avec une telle légèreté.
- Si j'en suis venu à la conclusion que l'espèce humaine est unique, c'est d'abord par le constat que tous les hommes sont capables de se reproduire ensemble, mais aussi par la découverte de la distance infinie qui existe entre l'homme le plus grossier et l'animal.
- Les hommes pouvaient prendre des apparences diverses, couleur de peau, taille, manière de se vêtir, façon de parler. Mais toutes ces différences n'étaient rien au regard de ce qui les unissaient : leur capacité à penser, parler, se perfectionner et à transmettre leur savoir aux générations suivantes. Et ça, c'était quand même diablement plus important que le reste !
"En ces nuits-là, je m'initie à une réalité que les insomniaques connaissent depuis toujours. J'apprends ce que c'est que l'état de veille tendue, vaine. L'état de veille qui ne sert à rien. Toute tentative pour remplir ces heures de stérilité d'occupations qui appartiennent à la journée et à la lumière est vouée à l'échec. Sur les pages des magazines, les mots et les lettres ne sont que des formes géométriques sans signification, l'écran de la télévision une bulle transparente hermétique et lointaine qui baragouine en charabia-bia-bia-bia, renvoie l'écho d'un cri dans une grotte. Ranger la maison, remplir ou vider la machine à laver, me vernir les ongles, arroser les plantes sur le balcon - tout cela devient un ensemble de gestes mécaniques privés de l'habituelle sensation qui les accompagne, le plaisir du devoir accompli.
Et comme si cela ne suffisait pas, mes insomnies s'agrémentent d'une petite faim taraudant et insidieuse, pas assez présente pour me déranger pendant mes heures d'activité mais qui devient agressive une fois la journée passée. Mes tentatives pour la calmer en me goinfrant ne servent à rien, et je crains de plus en plus que cette insatisfaction ne fonctionne comme une allergie (qu'est-elle, d'ailleurs, sinon une maladie chronique ?) qui se baladerait dans mon corps, passant du système respiratoire à la peau, louvoyant entre mes différents organes, changeant de forme en permanence, passant du chatouillis à l'irritation, du manque sexuel au manque affectif, du sentiment de vide dans le coeur en un vide tangible dans l'estomac et ainsi de suite - en cercle vicieux.
Comme je n'arrive pas à traiter le mal à la racine, je ne peux que me résigner à m'occuper des symptômes. Je me tourne donc vers la cuisine et essaie, une fois de plus, de trouver le réconfort en mangeant."