12 juillet 2007
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Le livre :
Gilles et Lisa se retrouvent dans le bureau de celui-ci. Gilles sort de l'hôpital. Il est amnésique. Il ignore ce qui lui est arrivé. Tout ce qu'il apprend de lui, de sa vie, il l'apprend de la bouche de Lisa, sa femme depuis quinze ans. Ils refont le chemin à l'envers de leur souvenir, pour revenir à aujourd'hui, une mise au point sur leur vie, leur couple, leur amour.
Ce que j'en ai pensé :
Une pièce de théâtre agréable, intéressante dans son sujet. Cependant, le foisonnement des sujets me laisse perplexe sur l'intention de Schmitt quant à ce livre. Je comprends bien qu'il a voulu montrer ce qui pouvait se produire, ce qui se produit au sein d'un couple de quinze ans. Cependant, une pièce de théâtre, c'est quand même court pour aborder tous les sujets qu'il évoque. Et pour moi, une fois encore, il effleure les problèmes, et se montre superficiel.
Je retiendrai l'érosion du couple qui conduit Lisa a douté, douté de Gilles, de sa fidélité, de son amour, et ces doutes l'envahissant, elle se met à boire pour oublier.
Cette pièce est assez complexe. D'abord, il faut comprendre que Gilles n'est pas amnésique, on le découvre au fil du texte. Il le fait croire à Lisa, car il veut comprendre, comprendre pourquoi elle l'a agressé, pourquoi elle a voulu le tuer. Mais Lisa, comme elle lui dit, n'a pas voulu le tuer, lui, elle a voulu tuer ce qui la faisait souffrir, en l'agressant, elle tuait ses souffrances à elle, et non lui. Oui, c'est assez subtil, mais il faut comprendre que la folie, même passagère, est souvent incompréhensible, à celui qui y est extérieur.
J'aurais aimé un prologue, une explication sur l'intention de l'auteur.
Le mensonge n'est pas le sujet du livre. L'alcoolisme non plus. Je ne suis pas sûre que le couple soit le sujet réel du livre. Je pense que le sujet réel, c'est comment dans un couple, un des deux composant se trouve en position de danger au point d'en devenir paranoïaque, au point de faire des choses qui ne sont pas lui. Comment la peur de l'abandon de celui qui est devenu une part de soi, peut faire sombrer dans la folie.
Peut-etre est-ce là le sujet du livre. Comment l'amour peut rendre le plus heureux du monde, et peut au final faire le plus grand mal.
Il est évident que l'aveuglement de l'un, le silence de l'autre, les non-dits, les refus de voir qu'on s'enfonce sous prétexte que les soucis, c'est normal dans le couple, que cela finira bien par s'arranger.
De quelle manière le comportement de l'autre peut nous faire devenir autre chose que nous même, sans que ce dernier en est conscience. Combien son comportement nous laisse démuni et que par amour, on accepte, au point de se perdre. Combien l'autre peut inconsciemment nous imposer des choix qui nous font nous sentir mal.
Un couple, c'est deux personnes avec une identité bien distincte, qui doivent composer ensemble avec ce qu'ils sont séparément. Pas facile, hein. Mais comment faire quand la communication ne se fait pas, quand l'un cache ses peurs, ses doutes, quand l'autre ne veut pas voir, préfère vivre sur son nuage.
Quand un couple va mal, la responsabilité n'est pas seulement du côté de celui qui agit, elle est aussi du coté de celui qui laisse faire.
Dommage que Monsieur Schmitt, une fois encore est choisi de survoler un sujet intéressant qui aurait mérité d'être fouillé ... même si la philosophie n'est pas là pour donner des réponses universelles, mais pour provoquer ses propres questionnements, ses propres réponses en fonction de son vécu, de son histoire propre.
La facilité n'est jamais la solution ... jamais ...
Et la fin est d'une facilité ... on a tout mis à plat, on oublie tout, on repart sur de nouvelles bases ... trop simple, et la vie n'est jamais aussi simple ...
Ceci dit à lire quand même ...
Gilles et Lisa se retrouvent dans le bureau de celui-ci. Gilles sort de l'hôpital. Il est amnésique. Il ignore ce qui lui est arrivé. Tout ce qu'il apprend de lui, de sa vie, il l'apprend de la bouche de Lisa, sa femme depuis quinze ans. Ils refont le chemin à l'envers de leur souvenir, pour revenir à aujourd'hui, une mise au point sur leur vie, leur couple, leur amour.
Ce que j'en ai pensé :
Une pièce de théâtre agréable, intéressante dans son sujet. Cependant, le foisonnement des sujets me laisse perplexe sur l'intention de Schmitt quant à ce livre. Je comprends bien qu'il a voulu montrer ce qui pouvait se produire, ce qui se produit au sein d'un couple de quinze ans. Cependant, une pièce de théâtre, c'est quand même court pour aborder tous les sujets qu'il évoque. Et pour moi, une fois encore, il effleure les problèmes, et se montre superficiel.
Je retiendrai l'érosion du couple qui conduit Lisa a douté, douté de Gilles, de sa fidélité, de son amour, et ces doutes l'envahissant, elle se met à boire pour oublier.
Cette pièce est assez complexe. D'abord, il faut comprendre que Gilles n'est pas amnésique, on le découvre au fil du texte. Il le fait croire à Lisa, car il veut comprendre, comprendre pourquoi elle l'a agressé, pourquoi elle a voulu le tuer. Mais Lisa, comme elle lui dit, n'a pas voulu le tuer, lui, elle a voulu tuer ce qui la faisait souffrir, en l'agressant, elle tuait ses souffrances à elle, et non lui. Oui, c'est assez subtil, mais il faut comprendre que la folie, même passagère, est souvent incompréhensible, à celui qui y est extérieur.
J'aurais aimé un prologue, une explication sur l'intention de l'auteur.
Le mensonge n'est pas le sujet du livre. L'alcoolisme non plus. Je ne suis pas sûre que le couple soit le sujet réel du livre. Je pense que le sujet réel, c'est comment dans un couple, un des deux composant se trouve en position de danger au point d'en devenir paranoïaque, au point de faire des choses qui ne sont pas lui. Comment la peur de l'abandon de celui qui est devenu une part de soi, peut faire sombrer dans la folie.
Peut-etre est-ce là le sujet du livre. Comment l'amour peut rendre le plus heureux du monde, et peut au final faire le plus grand mal.
Il est évident que l'aveuglement de l'un, le silence de l'autre, les non-dits, les refus de voir qu'on s'enfonce sous prétexte que les soucis, c'est normal dans le couple, que cela finira bien par s'arranger.
De quelle manière le comportement de l'autre peut nous faire devenir autre chose que nous même, sans que ce dernier en est conscience. Combien son comportement nous laisse démuni et que par amour, on accepte, au point de se perdre. Combien l'autre peut inconsciemment nous imposer des choix qui nous font nous sentir mal.
Un couple, c'est deux personnes avec une identité bien distincte, qui doivent composer ensemble avec ce qu'ils sont séparément. Pas facile, hein. Mais comment faire quand la communication ne se fait pas, quand l'un cache ses peurs, ses doutes, quand l'autre ne veut pas voir, préfère vivre sur son nuage.
Quand un couple va mal, la responsabilité n'est pas seulement du côté de celui qui agit, elle est aussi du coté de celui qui laisse faire.
Dommage que Monsieur Schmitt, une fois encore est choisi de survoler un sujet intéressant qui aurait mérité d'être fouillé ... même si la philosophie n'est pas là pour donner des réponses universelles, mais pour provoquer ses propres questionnements, ses propres réponses en fonction de son vécu, de son histoire propre.
La facilité n'est jamais la solution ... jamais ...
Et la fin est d'une facilité ... on a tout mis à plat, on oublie tout, on repart sur de nouvelles bases ... trop simple, et la vie n'est jamais aussi simple ...
Ceci dit à lire quand même ...
Citations :
- Depuis 15 jours, on me serine ça, qu'il suffit d'un choc ... Je vous ai vu, je ne vous ai pas reconnue. Vous m'avez apporté des albums photographiques, j'avais l'impression de feuilleter un annuaire. Nous rentrons ici, je me crois à l'hôtel. (Douloureux). Rien ne m'est plus familier. Il y a des bruits, des couleurs, des formes, des odeurs, mais plus rien n'a de sens. Ca ne se raccorde pas. Il y a un univers, bien plein, bien riche, qui a l'air cohérent, mais j'y erre sans y trouver mon rôle. Tout est consistant sauf moi. Moi a disparu.
- C'est effrayant. Je marche au-dessus d'un précipice. A chaque instant, je peux apprendre un détail immonde qui me transforme en salaud. J'avance sur un fil, je me maintiens au présent, je n'ai pas peur de l'avenir mais je redoute ce passé. Je crains qu'il ne soit trop lourd, qu'il ne me désiquilibre, qu'il ne m'entraîne ... J'avance à la rencontre de moi sans savoir si la destinatin est bonne.
- Le pessimisme demeure le privilège de l'homme qui réfléchit.
- Gilles (échauffé). Pourquoi une femme ne prend-elle jamais l'initiative ?
Lisa. Parce qu'elle est suffisamment maligne pour donner l'impression à l'homme que c'est lui qui a envie.
- Un homme prend une maîtresse pour rester avec son épouse tandis qu'une femme prend un amant pour quitter son mari.
- On fait ce qu'on ne sait pas dire.
- Boire, c'est croire qu'on vient de fermer la porte à l'ennemi alors qu'on vient de l'installer chez soi, de façon définitive, derrière les verrous du silence. On boit pour noyer une idée, mais on ne parvient qu'à en faire une obsession. Le soupçon qu'on veut détruire, l'alcool le rend plus fort, plus vivace, il lui donne toute la place. Je me suis persuadée que tu étais entrain de m'abandonner. Ca me semblait propable au début de la bouteille, certain en l'achevant.
- Depuis 15 jours, on me serine ça, qu'il suffit d'un choc ... Je vous ai vu, je ne vous ai pas reconnue. Vous m'avez apporté des albums photographiques, j'avais l'impression de feuilleter un annuaire. Nous rentrons ici, je me crois à l'hôtel. (Douloureux). Rien ne m'est plus familier. Il y a des bruits, des couleurs, des formes, des odeurs, mais plus rien n'a de sens. Ca ne se raccorde pas. Il y a un univers, bien plein, bien riche, qui a l'air cohérent, mais j'y erre sans y trouver mon rôle. Tout est consistant sauf moi. Moi a disparu.
- C'est effrayant. Je marche au-dessus d'un précipice. A chaque instant, je peux apprendre un détail immonde qui me transforme en salaud. J'avance sur un fil, je me maintiens au présent, je n'ai pas peur de l'avenir mais je redoute ce passé. Je crains qu'il ne soit trop lourd, qu'il ne me désiquilibre, qu'il ne m'entraîne ... J'avance à la rencontre de moi sans savoir si la destinatin est bonne.
- Le pessimisme demeure le privilège de l'homme qui réfléchit.
- Gilles (échauffé). Pourquoi une femme ne prend-elle jamais l'initiative ?
Lisa. Parce qu'elle est suffisamment maligne pour donner l'impression à l'homme que c'est lui qui a envie.
- Un homme prend une maîtresse pour rester avec son épouse tandis qu'une femme prend un amant pour quitter son mari.
- On fait ce qu'on ne sait pas dire.
- Boire, c'est croire qu'on vient de fermer la porte à l'ennemi alors qu'on vient de l'installer chez soi, de façon définitive, derrière les verrous du silence. On boit pour noyer une idée, mais on ne parvient qu'à en faire une obsession. Le soupçon qu'on veut détruire, l'alcool le rend plus fort, plus vivace, il lui donne toute la place. Je me suis persuadée que tu étais entrain de m'abandonner. Ca me semblait propable au début de la bouteille, certain en l'achevant.