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Le Chat de Phoebe




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Le blog des Bundy en Guyane

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6 février 2006 1 06 /02 /février /2006 00:00


 

 

Ce que je savais du film à sa sortie : un film sur la boxe, une fille qui boxe.
C'était en mai. Un ami voit le film, me dit qu'il est bien, qu'il l'a beaucoup touché.
J'ignore toujours l'histoire.
Il vient à me parler de l'euthanasie. Je ne comprends pas pourquoi il me parle de ça. Je ne vois pas le rapport avec le film.
A ce stade, je sais toujours que le film parle d'une fille qui boxe. Je ne sais que cela.
J'écoute ce qu'il me dit, je comprends ce qu'il me dit, pourquoi il me dit tout ça.
J'adhère, totalement, je pense pareil. S'il m'arrivait quelque chose, un accident, peu importe. Une seule idée, j'en ai parlé avec ma mère, pas d'acharnement thérapeuthique, je ne veux pas que l'on s'acharne sur moi. C'est ce que j'ai dis à ma mère. Je n'ai pas pensé ma mort. J'ai juste pensé à ce que je veux et ce que je ne veux pas. Pas de 4 planches, pas de terre. Une incinération, une dispersion sur le Montroyal, et le reste dans le Saint Laurent. C'est dit, depuis longtemps. Pas de cerceuil, pas dans la terre, je ne veux pas être enfermée, je ne veux pas d'acharnement thérapeuthique !
Ce que je ne comprenais pas c'est pourquoi du film, on en arrivait à parler de ça. Mais je comprenais et j'adhérais à ce qu'il me disait.


Voilà, j'ai vu le film ! Je l'ai vu une première fois le 24 décembre. Je l'ai revu le 1° février. Quand je l'ai vu la première fois, je me suis dit, il faut que je le revois, j'ai pas tout vu, pas tout saisi, trop de choses m'ont échappé. Je dois noter des choses de la voix off.

Est-ce que c'est vraiment l'histoire d'une fille qui boxe ? Le film, c'est une inspection des sentiments, des silences, du non-dits. C'est plus que l'histoire d'une fille qui boxe. C'est l'histoire d'une fille qui "a grandit avec la seule certitude qu'elle n'était rien", c'est l'histoire d'un homme qui vit avec le poids de ses erreurs de père, qui va chaque jour à la messe depuis 26 ans pour comprendre, pour avoir des réponses.

Ce film, c'est l'histoire d'une façon de penser, c'est l'histoire de deux vies qui se rejoignent, parce que cela devait arriver, deux histoires qui finissent par en faire une en commun, puis de nouveau chacun son histoire.

Ce film, c'est l'histoire d'une fille de 31 ans, qui ne se sent bien et vivante que dans la boxe, avec une famille comme boulet, un père chéri disparu, c'est l'histoire d'une fille qui a la gniack, parce que son seul rêve d'être c'est la boxe.

Ce film, c'est l'histoire d'un homme qui possède une salle de boxe, manager, soigneur, c'est l'histoire d'un homme qui n'aime pas prendre des risques, c'est l'histoire d'un homme qui n'entraîne pas les filles, qui cherche désespérement le contact avec la sienne.

Ce film, c'est l'histoire d'une rencontre, entre une fille de 31 ans, qui a un rêve et qui trouve un père, c'est l'histoire d'un homme qui trouve une fille.

Ce film, c'est l'histoire d'un amour pas pareil, ce film, c'est une histoire d'amour, pas pareil.


Le dernier combat. Drôle d'impression, la peur qui émane devant l'adversaire, la peur de ce qui va arriver. Je ne sais toujours pas l'histoire, je découvre. Mais j'ai compris là, qu'il y allait avoir du pas bon. Je ne sais pas si c'était voulu par le réalisateur, mais moi, quand l'adversaire entre dans la salle, monte sur le ring, j'ai ressenti de la peur chez Maggie.
Maggie tombe la tête sur le tabouret de la pause, un coup en traitre de l'autre. Et là, j'ai su pourquoi cet ami m'avait parlé d'euthanasie, j'ai compris pourquoi il m'avait dit tout cela. J'ai compris de suite ce qui allait se passer.

Le temps à l'hôpital, la demande de l'aider à en finir, le refus, la tentative de suicide par le seul moyen qui était à sa disposition, et enfin, parce que l'amour de l'autre est plus fort, qu'il peut faire dépasser ses propres peurs pour aider l'autre. La fin.

Je crois que seul celui qui aime vraiment l'autre au-delà de soi, est capable de faire un tel acte. Donner la mort à l'être aimé, parce que vivre ainsi c'est pire que la mort.

Ce film, ce sont des acteurs formidables, investis. J'ai été émue du réalisme de certaines scènes. Quand Francky accepte d'être l'entraineur de Maggie, regardez bien cette scène, c'est au-delà du jeu d'acteur, c'est de l'art. Il a dû mal à la regarder, il lui parle mais il a dû mal à la regarder en face. Elle fête son anniversaire en tapant dans une poire, il vient la voir et là, tout sort d'elle, d'un trait, tellement de rage et de sincérité, et lui, il est touché, il cède, parce qu'elle le touche, et il en est presque intimidé. Regardez cette scène, regardez Francky, et vous verrez non pas un acteur, mais un homme.

J'ai relevé des phrases de la voix off (Morgan Freeman dans la VO).

- La boxe, c'est une histoire de respect. Se faire respecter au dépend de l'autre.

- La boxe, c'est contre nature. Dans la boxe, tout marche à l'envers. Parfois, il faut savoir reculer pour mieux donner un coup. Mais à trop reculer, on finit par ne plus se battre.

- S'il y a de la magie dans la boxe, c'est la magie du combat livré au-delà de ses propres limites, au-delà des côtes fèlées, des reins brisés ... La magie qui fait qu'on prend tous les risques pour un rêve qu'on est le seul à connaître.

- Pas cogner dur, mais cogner juste.

- Le corps en sait davantage que le boxer, il a une faculté de se protéger.

- La règle d'or : se protéger tout le temps, quoiqu'il arrive.

- Certaines blessures sont trop profondes, trop prêt de l'os. Elles ne s'arrêtent jamais de saigner.

- On n'est jamais trop bête quand on pose des questions.

- Though ain't enough

Ce film, c'est une métaphore de la vie. Ce film, c'est l'histoire d'un homme qui a pris sous son aile une fille qu'il a appelé "mo guisla" Mon sang, mon amour" ...


Bravo à Clint Eastwood pour l'humanité de son film, pour le choix des acteurs, pour nous avoir donné ça ... Merci, de relever le niveau des films américains ... pas de déchets dans ce film, pas d'inutile ...



Ce que je sais du film aujourd'hui : ce n'est pas un film sur la boxe, c'est un film sur la vie à travers la boxe !

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commentaires

F
Bonjour,<br /> Je sais que ce post a été écrit il y a dix ans, j'avais 6 ans quand ce film est sorti ... <br /> Je fais de la boxe depuis mes 15 ans et j'ai pleuré en regardant ce film parce que j'y ai retrouvé mes sentiments : ceux d'une petite boxeuse envers son coach qui agit comme un père pour elle. Et en effet, je pense que ce film peut émouvoir des gens qui n'aiment pas spécialement la boxe, mais qui sont en quête de reconnaissance et d'amour. Magnifique film ...
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C
je l\\\'ai aussi en dvd, je l\\\'ai même regardé pour la troisième fois mardi soir, ... avec François ... bon c\\\'est pas un film super romantique ... <br /> en plus, François qui se cache quand Clint remet en place le nez de Hillary, j\\\'étais pliée de rire à l\\\'intérieur lol lol lol<br />  
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T
vu et adoré, je l'ai même en dvd ;)
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J'ai beaucoup aimé ce film et je pourais le voir encore davantage que je ne m'en lasserai pas.<br /> Au départ je me disais quoi un film sur la boxe et alors qu'est ce que ca peux bien me faire j'm pas la boxe...<br /> Comme quoi les avis changent ;)
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C
OUi, je crois que je vais même regarder en vo ... oui je crois que je vais faire cela<br /> oui, il faut savoir rester ouvert <br />  
J
Cat, en réponse à ton commentaire :<br />  <br /> <br /> Je vois un peu ce que tu veux dire. Plus intellectuellement que dans mon ressenti. En fait, dans cet exemple, le respect me paraît être situé dans une situation de confrontation. Je crois (je suis sûr) que c’est ce type de situation que je refuse maintenant (pour toujours ? je ne sais pas) : je ne peux plus me confronter à quoi que ce soit. D’emblée, je lâche le morceau, j’abdique. Je ne suis plus combatif : je ne l’ai jamais été avec les gestes, je ne le suis plus avec la parole. Je laisse tomber ou au pire j’accepte de me laisser abattre. Pour avoir la paix.
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C
je comprends ce que tu veux dire. Je n'ai jamais été une killeur, ce qui est dommage, j'ai fait huit ans de natation, et je refusais la compétition, je refusais même l'idée d'être confrontée aux autres par la peur de décevoir, non pas moi même puisque pour moi, l'important c'était de donner mon maximum, mais de décevoir mon père.Quand plus tard, je veux dire après que j'ai arrêté les longueurs et que j'ai repris la natation synchro au collège, c'était avec la condition que pas de compétition. Je n'avais accepté d'en refaire qu'à cette condition. La prof avait dit ok. Je n'aimais pas être confrontée aux autres, je n'aime pas l'idée de me mesurer à mes semblables sachant déjà que ce n'était pas les qualités qui faisaient le gagnant mais autre chose que je n'avais pas à l'époque et que je n'ai toujours pas aujourd'hui ... l'envie d'être la meilleure ... Plus tard encore, au lycée, évidemment au bac j'ai pris natation. Je me souviens du commentaire du maitre nageur lorsque j'ai été "testée' ... excellente technique ... ben voui, quand même, j'ai la technique mais bon, pas la gniak ... j'ai pas la gniak ...Moi aussi, j'ai laissé tomber sur beaucoup de choses parce que j'ai compris que cela ne servait à rien, les colères, les cris, ce n'est pas parce que je parlais plus fort que j'étais plus entendu, en fait, je n'étais pas non plus entendu. Alors j'ai renoncé. Et j'ai continué à renoncé, et j'ai tellement renoncé que je crois que je m'en veux beaucoup de tout ce que j'ai gaché en renonçant. Je ne sais pas si j'aurais dû parler plus fort, je ne sais pas ... ce que je sais, c'est que je n'aurais jamais voulu réussir en écrasant les autres... <br /> Je comprends ce que tu veux dire. Avoir la paix.