Le film :
Charles a été abandonné par ses parents. Il est considéré, par rapport à son QI, comme un débile. 60 de QI = débile.
Il a son appartement, un travail. Bien sûr, une femme lui fait son ménage, lui apporte son repas. Il a un dessin pour trouver le chemin jusqu'à son travail.
Charles a un tuteur qui l'inscrit a un programme de recherche pour développer l'intelligence.
Il est choisi pour être le cobaye humain. Suite aux injections de molécule, Charles devient intelligent, très intelligent ... 180 de QI ... et il découvre l'amour, mais il découvre surtout tout ce que cela implique d'être intelligent.
Ce que j'en ai pensé :
Je possède le livre. Un cadeau de Bagheera. Il fait parti des livres que j'ai laissé en suspens.
Ce que je sais, c'est que le film m'a agréablement surpris. La façon dont ils ont montré que l'intelligence, c'est aussi la prise de conscience de certaines choses qui peuvent être douloureuses. Je me suis retrouvée dans certaines réactions de Charles, c'est envie de tout savoir, tout connaître, n'être jamais rassasiée de connaissance. Moi, j'ai juste un problème, je ne sais pas choisir, ou plutot je ne veux pas choisir, parce que choisir, c'est toujours laisser quelque chose. Alors parfois je me laisse en jachère ... comprenne qui pourra ... Je n'ai pas 180 de QI ... mais bon ...
Il y a une notion très très importante à mes yeux qui est montrée dans le film. Charles dit quelques choses comme "avant on me reprochait d'être trop sensible et pas assez intelligent. Aujourd'hui je suis très intelligent, mais j'ai perdu ma sensibilité". La métaphore est bien montrée au niveau de la musique. Charles apprend à jouer du piano. Il est parfait techniquement. Mais il n'a pas la sensibilité pour jouer, il lui manque l'émotion.
Il ne faut pas stymatiser les gens "intelligents", il faut les laisser être, les laisser ressentir. Je ne pense pas que l'intelligence enlève de la sensibilité. Je pense que l'avidité quelle qu'elle soit enlève de la sensibilité.
Je pense que Charles comprend que son intelligence le met autant à part que sa débilité. Il le dit à l'infirmière. Elle sera toujours normal, d'une normalité... alors que lui aura toujours été exceptionnel dans sa vie ... dans sa débilité et dans son intelligence.
Si vous saviez combien les gens qui m'entourent ne comprennent pas mes choix de vie, pensent que j'ai gâché mon potentiel, combien il est difficile de leur faire comprendre, voire impossible, que je n'ai finalement rien gâché. Je regarde autour de moi, et que vois-je ... des gens qui ont voulu de la matérialité, qu'ils l'ont eu ... et qui sont malheureux. Je n'ai voulu et ne voudrais jamais qu'une chose dans ma vie ETRE HEUREUSE ... et ce n'est pas mon intelligence qui me donnera ça, elle aurait pu me donner de l'argent, mais l'argent ne m'interesse pas. Mais c'est mon intelligence m'a donné une philosophie de vie, elle m'a aidée à trouver de vrais amis, à avoir de vrais conversations, qui m'ont aidées à me trouver, à fouiller au fond de moi pour me trouver, et parvenir à être.
Je n'ai pas peur de mourir, j'avais peur de mourir trop vite. Je n'aime pas qu'on vole mon temps. J'ai besoin de mon temps pour être. Je panique à l'idée que mon temps, celui où je ne travaille pas pour payer mes factures, ce temps là soit trop réduit et m'empêche d'être, de me ressourcer, de réfléchir.
Si vous saviez combien parfois j'aimerai arrêter de réfléchir... avoir un of ... mais bon ... je crois qu'il n'y a que deux moments où j'ai arrêté de réfléchir, lorsque je me suis retrouvée en sommeil artificiel ... l'anesthésie générale ...
Si vous saviez comme j'ai compris ce que pouvait ressentir Charles ... en ayant un QI plus modeste ...
Mais il a fait le bon choix, celui de redevenir lui-même. Son intelligence lui a donné cela, bien plus que le reste. Parce que même lorsqu'il arrête son traitement, qui va le rendre de nouveau débile, il a compris que l'on ne peut vivre sans tricher qu'en étant nous-même, et personne d'autre.
Alors la phrase de Nietzsche prend tout son sens "Deviens ce que tu es" ... parce que c'est la seule chose qui en vaille la peine.
Mon intelligence ne m'a pas volée ma sensibilité. La méchanceté des gens m'a volée cela. Mais ce sont des gens qui ne m'ont jamais jugée, qui n'ont jamais voulu faire de moi ce que je ne suis pas ... qui m'ont aidée à être ... qui me l'ont rendu ...
Les gens intelligents ne sont pas des animaux de foire, ce ne sont pas des singes savants. Ils ne doivent rien à personne, sauf à eux-mêmes !