Les plantes ... ou la jeune fille qui voulait faire l'ange ! ... là devant cette large baie qui dominait un panorama à couper le souffle, elle restait songeuse : Faire l'ange, elle en avait toujours rêvé, et hier, elle l'avait fait comme on se jette à la mer pour apprendre à nager, ... mais une chose la turlupinait, elle était dans sa tête encore dans cette chute si improbable qu'elle s'en sortit ; elle revivait la scène et elle était persuadée que vers le 4ième étage un truc bizarre s'était passé ... ? ! Elle ressassait tout cela dans sa petite tête penchée et songeuse devant la vitre de ce 145ième d'où elle avait une vue superbe. Bizarrement aussi, elle avait une douleur assez intense entre les omoplates ; malgré tout elle était là, avec ses pensées, devant ce panoramique qui l'attirait encore et contre lequel elle avait du mal à ne pas refranchir la baie vitrée. Des ouvriers, sur une balancelle à treuil, lavaient gaiement les carreaux, ils n'allaient pas tarder, à prendre les rails et passer devant elle, car ils travaillaient vite les bougres. Cela fit penser à ... que ce jour elle ne pourrait plus recommencer son geste, devant ces hommes à la tâche ... si près d'elle, trop près ... Au 5ième étage, il y avait une drôle de conférence, des phylodendrons de toutes tailles et des cactus chandeliers, et des petits papyrus de 60 cm, s'interrogeant sur le geste de cette jeune et jolie jeune fille, et se battaient à coeur de feuilles et de liannes suspendues, dans des conciliabules plantifères, car les plantes avaient entendu un bruit comme un sifflement aigü pour elles, qui venait du dehors et ce ne pouvait être de la rue, car les bruits de la rue, les plantes vertes, elles connaissaient par coeur, et même auraient bien aimé être sises un peu plus haut dans le building ... mais voilà, le fait est qu'elles entretenaient avec le propriétaire du bureau de devant au 5ième, des liens très privilégiés, et elles y tenaient plus qu'à un air de 1% plus sain ! ... lorsque le cri muet et le bruit de frottement de sifflement qui les avaient alertées, leur propriétaire était dans un bureau de conférence sis au 6ième, et elles savaient pertinemment que cette réunion durerait assez longtemps, donc elles avaient pris leurs aises lorsque le fameux bruit les avait secouées d'interrogation ?? ... ?! Elles s'approchèrent à grande vitesse, avec leur pot soutenu par leurs feuilles, et regardèrent en bas, le trottoir esplanade, un peu plus large où trônait une sculpture qui leur plaisait bien ??? ... mais rien ... le bruit venait du haut et donc cette armée de verdure tourna ses feuilles vers le haut du building, et là, elles virent chose incroyable, un corps humain chuter de haut, semblait-il, vu la vitesse qu'il semblait avoir ... Très stoïquement, les Phylo sortirent au dehors leurs liannes, goutte à goutte, et effleurèrent le corps d'une jeune fille très jolie au demeurant, si cela n'avait été la grimace d'effroi mêlée d'un espoir fou qui la rendait moins belle, mais c'était le point de vue des plantes ! Et bien que les Phylos soient de bonne taille, pour se glisser sous ce corps tombant, elles firent appel aux cactus qui, des épines plantées dur dans leur terreau, et aidés par les papyrus, les lianes s'étalèrent sous le coprs tombant à une vitesse folle, et de ce faire, très discrêtement, ralentirent en l'accompagnant avec le plus de légèreté possible, jusqu'à 40 cm du trottoir et se replièrent très vite derrière leur vitre-baie du 5ième, ce lèger support qui fit que ce jeune corps arriva comme une feuille à l'automne, en planant et se recevant très très doucement ... La jeune fille était sauvée, et les Plantes virent par le coin de la vitre, une immense interrogation sur un visage plus serein ... et cela mis en joie les Plantes vertes, qui entendirent un soupir énorme sortir des poumons de la jeune fille .. elle était ébahie .. son long cri s'était arrêté net en se trouvant très doucement posée sur ces deux jambes ... une peu ahurie mais en pleine forme, elle regardait la façade brillante du haut du building et son air restait stupéfait : comment avait-elle pu arriver droite, sans heurt, sans savoir comment cela avait été possible ? ... Au 5ième, les Plantes vertes s'arrangeaient les feuilles froissées légèrement par l'appui sur le bord de la baie, retassaient leur terreau labouré par les épines des cactus, et relaissaient goûter leurs lianes sur la moquette marron glacé de leur propriétaire ; un brin de toilette quoi ! Les Plantes vertes sont très discrêtes, et ça peu de gens leur parlant le savent ! ... un jour, un Papyrus sera devant la porte du bureau de la jeune fille, juste pour lui tenir compagnie, car il est dur d'être ou de se sentir seule devant et après une telle expérience ... ... les Plantes vertes veillent au grain ... Petite dormira mieux très bientôt car la magie des Plantes Vertes est dans le fait qu'elles ont un COEUR GROS COMME CA !!!!!!!!!!!!!!!!!!!! |